mardi 24 juillet 2012

JOUR 38 : NAJARA - SANTO DOMINGO

21km - Temps de marche : ne sais plus, trop fatigué !


"ALBERGUE"

90 personnes sur des lits superposés taille enfant, dans une salle communale en préfabriqué de 100m², cela annonce une nuit difficile. Et elle le fût... 


Sur le Camino Francès les infrastructures pour les pèlerins sont très nombreuses, et on ne dort jamais dehors. La plupart du temps on se rue en arrivant à l'étape sur le gite communal, mis à disposition par les mairies des villes et villages où passe le tracé. Le système est d'ailleurs le même en France, à échelle réduite. Pour une 20aine de lits maximum en France, certains "albergues de peregrinos" espagnol (nom masculin) stockent 50, 80, voir 160 personnes. Et les pèlerins n'ont pas de vacances, il en passe tous les jours. Alors forcément l'accueil est assez... spartiate.
Le principe ne me dérange pas, je me suis rendu compte que je peux maintenant dormir à peu près partout, si tant est que certaines conditions de tranquilité soient quand même réunies. J'ai même passé d'excellentes nuits à dormir par terre dans certains gîtes religieux ascètes. 


Or l'albergue d'hier était suffocant, bondé, 2 toilettes hommes sans verrou en état douteux, des douches à l'eau froide, un seul lavoir à main pour le linge de 90 pèlerins suants, des lits collés les uns aux autres (réellement), pas de climatisation donc pas d'air, juste 2 petites fenêtres ouvertes de part et d'autre du batiment par une nuit plombée d'une chaleur immobile. Sportif.


"Straight dots" - Canon G12

Dans ces conditions tout le monde se déteste. Ceux qui dorment ronflent, ceux qui ne dorment pas parlent, ceux qui ont mangé pêtent, ceux n'ont pas mangé tournent en rond, ceux qui aiment le confort râlent et ceux qui s'en foutent en rient. 
Avec le recul je me dit finalement et avec une pointe de cynisme que c'est une belle leçon d'humanité. Je reprend la route épuisé, après 2 heures de sommeil à peine, en me disant que plus jamais je ne mettrais les pied dans un "albergue" municipal. Pour le même prix et parfois moins, les privés et donativos sont bien meilleur accueil. La frontière est faible entre zoo et civilation, je préfère être du bon côté des barreaux...

"Relics" Sto Domingo de Calzada - Photo Olivier - GoPro2
Etape d'aujourd'hui : Santo domingo de Calzadas - voir flèche



2 commentaires:

  1. Sourire aux lèvres quand tu parles des conditions...ou tout le monde se déteste...lol
    Changement radical des paysages ! COURAGE !

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  2. "tous les matins je reprends le chemin ...de mon ordi pour suivre ton périple. Tu es maintenant bien loin de l'endroit où nous t'avons croisé la dernière fois ( à Aubrac ?) quel route parcourue depuis. quelle évolution aussi dans ton moral, ta philosophie, ton endurance ! je continuerai un jour , par petits morceaux le plus probablement. Ce ne sera donc jamais vraiment semblable mais je "digère " tes infos . A plus tard !

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