Il y a un an. Dejà. Comme
un soupir, je pose des mots sur ce temps passé depuis que mes pieds sont descendus
de voiture au Puy en Velay, pour que je prenne le Chemin vers Santiago de Compostella
le lendemain, le 18 Juin2012.
Je me rappelle encore la chemise que je portais,
le sac neuf au matériel bien rangé se poser sur mes épaules, et la détermination dans mon esprit. Je me
souviens de l’Olivier d’un an plus jeune, le corps frais, la tête vide
de souvenirs et prête à tout, entrer dans la ville aux murs anciens et passer
la porte qui mène d’une vie à l’autre. La vie que j’avais toujours voulu trouver,
celle du besoin d’air d’un adulte, de l’imaginaire d’un enfant, de l’aventure. Mais
aussi celle de l’introspection, de la remise en question. Celle de la redécouverte
de mes lumières et de mes ombres, pour en évaluer les forces respectives et
enfin retrouver mon vrai visage.
"Cellule d'écriture" Abbaye de Lerins - 12/2012 |
Un an déjà, et me voici
devant l’écran, aux portes de Lyon, à relancer la machine intellectuelle pour
qu’elle déverse à nouveau sa marée de pensées transformées en mots. Que s’est-il
passé durant ce voyage pour que le temps n’adoucisse pas mon manque d’horizon
un an après ? Je savais ce que j’allais trouver et où chercher en partant
vers Compostelle. Ces choses-là je les ai eues, ces morceaux de moi je les ai retrouvés.
Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’il y a avait plus encore sur ce chemin.
Il n’y avait pas que des choses à
retrouver, mais tout autant de choses à découvrir. Et leur poids aujourd’hui
devient ce manque au creux du ventre, ce manque de soleil, d’efforts et de
distance.
La nuit je rêve toujours de cette route étrange, qui m’appelle et me
donne à nouveau ma chance d’être entier, libre des parasitages du quotidien. La
nuit encore, le jour aussi parfois…
Il n’y a pas de
conclusion à ce voyage. La route ne s’arrête jamais. Ma vie n’est pas
différente aujourd’hui de celle d’avant mon départ. Mais dix mois après mon
retour, le chemin vers Compostelle est toujours en moi, avec autant de
présence. Je m’étais donné un an pour digérer cette expérience, alors je
reprends la marche par l’écriture aujourd’hui. C’est le moment, et je pense avoir
repris assez de recul et de distance en un an pour que mes mots se posent sur
une page blanche avec toute la force que mérite cette aventure. Le livre est en
cours, et de manière différente me voici de retour sur la route…
"Steel dinosaur" - Gascogne, vers Compostelle, 2012 - Iphone pic by Olivier |