mercredi 1 août 2012

JOUR 46 : SAHAGUN - MANSILLA DE LAS MULAS

37km - Temps de marche : 9h

"Is He looking?" Selfpic - Canon G12

"LA PEAU SUR LES OS"
Je m'estime plutôt heureux de mon état physique. Je me suis considérablement endurci et depuis la leçon reçue les 13 premiers jours de mon voyage, j'avais compris qu'avancer efficacement sur le chemin de Compostelle demande un savant mélange d'effort et d'entretien de la machine corporelle. Eh bien malgré mon attention quotidenne à écouter le moteur pendant qu'il tourne, j'ai eu droit aujourd'hui à ma première ampoule au pied. Après 45 jours de marche sans aucun problème de côté là, voilà que je sens pointer cette minuscule affection cutanée, hantise de tout marcheur, aussi robuste et experimenté soit-il. Juste sur l'avant de la voute plantaire droite, là où l'appui pour avancer est le plus fort puisqu'il supporte le lever du talon. Pourtant le pied glisse à peine à cet endroit, et je me demande bien ce qui a pu provoquer ce conflit cutané. 

Je m'arrête, j'enlève ma chaussure, et là je comprends. La chaussette. La vache a trahi ma confiance en se trouant pile sur ce point d'appui et de friction. Du coup mon pied glisse sur la surface rugeuse et usée de la semelle depuis le début de la journée, soit 30km environ, et l'inévitable s'est produit. Malgré mon mécontentement, je dois bien lui accorder certains honneurs, la bougresse a isolé mon petit 44 fillette depuis 1300km presque quotidiennement, je ne peux que reconnaitre sa bravoure. M'enfin bon, à 300km de l'arrivée c'est quand même frustrant. 
Alors je me traine jusqu'à Mansilla, avec ce boitement familier donc le rythme me revient spontanément des premiers jours de galère, lorsque les tendinites me déclaraient la guerre... 

"Somewhere nowhere"
GoPro2
Combien en ais-je vu, des jeunes, des vieux, des maniaques du soin et des négligeants convaincus, subir les conséquences de ces petites cavités qui se forment sous l'épiderme là où les frictions sont les plus répétitives. Remplies d'eau, leur inflammation est très douloureuse et rend la marche acrobatique, car il est impossible de prendre appui sur une ampoule. Plus grave, elles sont suceptibles de s'infecter notamment après les avoir vidées de leur eau, il faut donc leur accorder grande attention, et tâcher de s'en débarasser au plus vite.
Le comble, souvent une ampoule oblige à compenser l'angle et on change les  appuis pour éviter de marcher dessus. Du coup d'autres ampoules se forment en cascade sur d'autres endroit du pied, voir des deux pieds. 




En France, vers Espalion, je me rappelle avoir vu un pèlerin rentrer chez lui à cause d'ampoules multiples, infectées, avec risque de complications élevé. 

Alors hors de question de laisser trainer. Remède de grand-mère arrivé en boitant au gite : fil + aiguille (achetés à la mercerie du coin !) et bétadine. Le fil laissé dans l'ampoule la vide son eau sans ouvrir de porte à l'infection, la bétadine plusieurs fois par jours assèchera le tout au plus vite. 
Affaire règlée, ça va déjà mieux, on verra demain...

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