dimanche 5 août 2012

JOUR 50 : EL ACEBO - VILLAFRANCA

41KM - Temps de marche : 8h30


"We'll meet again, don't know where, don't know when,
But I know we'll meet again, some sunny day..."
Johnny Cash


"COINCIDENCES PART III"


"Another nightwalk"

Je la voulais cette solitude, elle a eu un effet bénéfique sur moi. A nouveau seul je me suis remis à écrire, porté par cette stimulante liberté de penser quand bon me semble, quand ça me prend. 
Cela m'avait manqué ces derniers temps, bien que la compagnie de mon "groupe" soit reposante et me manque un tant soit peu. Malgré tout le manque se confirme agréable. S'il est bon de savoir que quelqu'un pense à vous, il est autant agréable d'avoir quelqu'un à qui penser, et mes amis de marche sont présent dans mon esprit au fil des kilomètres, naturellement. 

Je constate ce fait de l'esprit, indépendant de ma volonté, avec ce plaisir d'analyse qui m'est si cher. Alors j'optimise le manque, j'écris et je marche avec cette question récurente sur leur position par rapport à moi. Sont-ils devant ou derrière moi ? Sans les voir, je ne peux que spéculer, et cette inconnue s'ajoute au plaisir général que je ressens dans cette situation.

Je discutais de ça ce matin avec un pèlerin, capitaine de l'armée US, alors que nous avions le même rythme de marche en direction de Villafranca, une fois passé Ponferrada. comme souvent sur le chemin, tout le monde finit par connaitre tout le monde et lui les avait croisé à 2 ou 3 reprise lors des derniers jours. Eh bien cela était une donnée suffiusante de savoir qu'ils étaient "par là", quelque part, avec toujours ce petit manque stimulé par notre discussion. 
C'est alors qu'en entrant dans Cacabelos à la mi-journée, je tombe sur Max ! En pleine pause déjeuner, il avançais depuis 2 jours avec Ben, un autre jeune soldat US, qui deviendra d'ailleurs le 4eme larron du groupe un peu plus tard. Surprise inattendue, dans laquelle je me suis laissé aller au plaisir de voir un clin d'oeil du "Camino". Et le plaisir disparut de l'espoir fut instantanément remplacé par le plaisir rassurant des retrouvailles. Tout rentrait dans l'ordre, et je comprenais là qu'il y avait un "signe" qu'il fallait analyser. 

D'accord les chances de se revoirs étaient réelles sur ce chemin, où finalement le rythme de chacun se lisse d'un jour sur l'autre et les visages sont vite familiers. Mais tout de même, j'avoue m'en être remis au sort, au destin, à Lui, à n'importe quoi du moment que "ça" montrait le bout de son nez pour voir avec plaisir que les chances existent. Voir que tout ce qui n'est pas prévisible devienne une fois de temps en temps la réalisation du possible. Bref, qu'un espoir livre parfois l'objet pour lequel on le sollicite. C'était aujourd'hui chose faite.

"F4 : Max, moi, Rebecca" Selfpic - GoPro2
Et une bonne nouvelle n'arrive pas (toujours) seule. Il se trouve que Rebecca, lorsque j'ai "fracturé" le trio en début de semaine, a quitté le chemin pour une parenthèse familiale au Portugal. Pur hasard (ou autre chose), elle prit cette décision sans savoir que j'avais coupé les ponts le matin même. Partie plusieurs jours, elle venait d'envoyer un message à Max 1 heure avant que je ne le retrouve pour annoncer son retour sur le Camino ce même jour, à Villafranca, notre étape commune du jour... Notre trio s'était donc séparé complétement, chacun avait suivi un chemin radicalement différent. Temps décalé pour moi et distance différente pour Rebecca alors que Max restait sur la lancée. Et voilà, que pour une raison qui m'échappe et qui me fait revenir sur ce sujet des coincidences, nous nous retrouvions à nouveaux simultanément, contre toute attente, avec un plaisir également partagé.

Belle histoire, belle coincidence. C'est une de plus, qui valide d'autant plus toutes les autres. Alors je reprends la route avec le sourire aux lèvres, content d'avoir rendu justice à mon espoir.

Villafranca, toujours à la flèche...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire