samedi 23 juin 2012

JOUR 7 : Nasbinal -Aubrac

9km - T. de marche : 2h30


Aubrac - Selfpic - GoPro2
Le proverbe dit " Pour aller loin ménages ta monture". La monture c'est moi, et pour aller loin il va falloir que je calme le jeu. Premièrement j'ai le temps, il ne me reste "que" un peu plus de 1400km à parcourir, je ne suis plus à 1km près. Deuxièmement, je suis ravi de mes douleurs. Elles montrent un côté de moi et de mon corps que je ne connaissais pas, parce que je ne l'avais pas expérimenté dans ces conditions. 
Des années de "body art" pour exorciser mes peurs de l'aiguille, une bonne pratique d'apnée pour l'introspection et l'expérience du souffle (et de l'absence de souffle), beaucoup de musculation avec ses exercices explosifs guidés, bref je pensais être en maitrise. 
Mais il manquait l'endurance, rude, quotidienne, avec une maison sur le dos, loin de chez soi, avec des variations de temps, de sommeil, d'alimentation, de relief. Il manquait ces milliers de kilomètres à parcourir géographiquement et interieurement. Ces distances pour découvrir les paysages inconnus du dedans et du dehors ou qu'on n'a pas pris le temps de regarder jusque là.



"Fenetre sur cour"
Tour des Anglais, Aubrac
Photo Olivier - GoPro2

Alors ce matin, tranquille. Encore un peu ensuqué du rhume/angine, je patiente en terrasse à Nasbinal qu'à 9h, pour que la Poste ouvre et je renvois chez moi 1.100kg de matériel inutile. C'est fou comme la différence est flagrante sur les épaules. Et me voilà parti, d'un pas lent et mesuré sur le pied droit pour ne pas titiller un tendon d'Achille capricieux depuis hier. 
Tout est question d'équilibre. Si le corps force l'esprit, la motivation manque. Quand l'esprit force le corps, la blessure guette. Je découvre en route un juste milieu entre tolérance physique et mentale, et finalement le chemin escarpé dans les monts d'Aubrac passe sur du velour. Je sens avec plaisir le corps travailler sans forcer. Je me concentre sur le relachement des zones douloureuse, sans trop compenser sur d'autres appuis. Et ça passe...






  

Je visais pour aujourd'hui une longue étape de 34km par une variante du chemin jusqu'à l'Abbaye de Bonneval, où je devais trouver gite et couvert chez des soeurs cisterciennes. Mais entre rhume et tendons, je choisi donc la modération avec mon corps. Alors pour ne pas nous fâcher je stoppe à Aubrac pour une après midi de coupure, à 9km du départ de ce matin. Soleil, cafés en terrasse et tongues aux pied, je souffle et remet les compteurs à zéro.
Ce n'est même pas un village, il y a 1 hotel, un restaurant, et le gite ancien dans une "Tour des Anglais". Surtout, reste l'église massive et démesurée pour l'endroit, vestiges du cloitres de moines qui siégait ici au moyen-age.
Le tour est donc vite fait.
Demain je repars, et cette fois sur un chemin bien moins emprunté par les marcheurs...  

"Massive church", Aubrac - Photo Olivier - GoPro2


1 commentaire:

  1. pour moi, un des plus beau tronçon, malgré ma rage de dent qui m'a obligée à faire 25 km en stop pour trouver un dentiste . Il ne m'a même pas soignée, seulement assommée de calmants . Je les ai pris un jour en marchant comme une somnanbule puis j'ai préféré marcher avec mon mal qui m'a accompagné jusqu'à Conques

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