dimanche 17 juin 2012

JOUR 1 : Arrivée au Puy en Velay



(Ceci est mon premier accès internet en 3 jours, les dates de mise en ligne peuvent être décalées par rapport à mon calendrier réel)


Dimanche 17 juin 2012,
C'est dans le noir que j'écris les premières lignes de mon voyage. Dans le noir de la chambrée de 10 lits, séparés en boxes individuels, dans lesquels moi et mes compagnons de route imprévus essayons de trouver le sommeil. Une étrange promiscuité, car même si c'était mon souhait je ne suis, et ne serai, pas seul durant cette route. Je vais devoir accepter ce fait dès les premières heures, dès mon premier contact avec cette communauté jacquaire. Le Gite des Amis de StJacques du Puy, réservé aux pèlerins, est spontanément accueillant. C'en est presque gênant, mais je suis là pour accepter, alors j'accepte. On me donne une chambre, et on me parle comme si j'étais du coin, troublant pour ma personne plutôt réfractaire au contact des autres. Mais soit, je me fond dans le groupe, et cela semblerai presque naturel.


Le Puy en Velay - Photo Olivier - GoPro2
"Sleeping box" - Selfpic - Canon G12


Et là dans le silence feutré de cette première nuit naissante vers Compostelle, je cherche un souffle d'écriture. Depuis les dernieres semaines j'attends avec impatience de laisser s'exprimer sentiments, reflexions, souvenirs et espérances, et voilà que je ne sais pas par où commencer. Alors je laisse venir... 


Créanciale - Cathédrale du Puy
Photo Olivier - Canon G12
En arrivant au Puy en milieu d'après midi je sentais ce mélange d'excitation et de crainte infantile qui nous prends lorsqu'on marche en terrain inconnu. Sensation tout de même agréable car baignée d'une certaine sérénité. 


La pierre des murs de la ville haute suinte d'histoire et de mystères, avec l'imposante cathédrale Notre Dame du Puy en surplomb, dans laquelle je fais apposer le premier d'une longue série de tampons sur ma créanciale, le passeport du pèlerin. Pour un athée comme moi, qui joue avec dieu comme on joue avec le feu, le sentiment est étrange, décalé, cocasse et justement important. 






En soirée je rencontre quelques pèlerins, débutants ou expérimentés, de tous horizons, et je comprends déjà que c'est là qu'est l'aventure humaine pour ces marcheurs de l'âme. La rencontre, le geste vers les autres. Je me sens étrangement observateur, un peu extérieur à ce qu'ils expriment, car ma démarche première est solitaire, une forme d'ermitage, c'est dans ma nature je ne cherche pas le lien avec les autres. 
Mais j'écoute quand même leur histoire et je l'assimile à la mienne, comme une forme complémentaire d'humanité. Ils échangent des expériences, et le contact avec l'histoire des autres donne une place à la leur le long de cette route vers Santiago.


Un premier contact avec le chemin assez troublant et intriguant, plaisant en tout cas. Après un excellent repas dans la vieille ville et quelques photos au coucher du soleil, me voilà donc au lit, dans le noir. Les autres marcheurs semblent dormir, ou pas. Demain, réveil à 6h, benediction à la cathédrale et je me mets en marche... 


Le Christ sans bras - Photo Olivier Canon G12




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